
Il poussait le petit caddy et donnait l’impression de vouloir vider les étalages surchargés de biscuits, chocolats, boissons avec des jus multicolores, etc. Sa mère le suivait docilement. Elle essayait de limiter les choix de son fils. En vain. Si elle enlève deux paquets, son fils en remet… trois. C’est ainsi.
De toutes les manières, le ravitaillement est fin prêt. Le chef de rayon est déjà là avec un chariot plein à ras bord.
«C’est classique, samedi et dimanche, c’est le rayon qui tourne à plein régime. Les enfants et leurs parents viennent pour se ravitailler en prévision des goûters.
Les prix ne sont nullement dissuasifs. Les gens achètent et ne disent rien. Le prix d’un biscuit vient d’augmenter d’un coup de cent quarante millimes à la fois. Pour les enfants, tout est possible»
Ces gâteries sont censées donc être des «goûters» et sont devenues incontournables. Fini le pain et le morceau de chocolat ou de fromage. Parfois, du pain sec lorsque le frigo est vide.
Mais derrière ces nouvelles habitudes, se profile, si ce n’est déjà fait, un danger. L’obésité qui menace non pas nos seuls enfants et….adultes, mais le monde entier.
La revue médicale britannique The Lancet a publié un rapport issu de travaux du Global Burden of Disease (GBD), un programme mondial de recherche en épidémiologie coordonné par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (Ihme) à Seattle, aux Etats-Unis, à propos de l’obésité qui sera «l’un des plus grands défis du siècle pour les populations».
Selon cette étude, l’obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d’ici 2050.
Ces mauvaises habitudes alimentaires qui ont déjà commencé à tout changer dans l’univers des futures générations, gagnent du terrain. Les récentes études ont donc confirmé que la menace est réelle.
La publicité à fait son œuvre. Ou plutôt a complété ce que les industriels de confiseries, les fast-foods, etc. ont engagé comme efforts, pour agir sur les habitudes alimentaires traditionnelles.
Sans une action immédiate et efficace des autorités gouvernementales, reconnaît le rapport, nous allons vers une épidémie mondiale de surpoids, d’obésité qui touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d’ici 2050.
Cela nous donne 130 millions d’individus qui vivront dans deux régions: l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Cette étude, qui a tenu compte de données provenant de 204 pays et territoires dans le monde, a débouché sur ces chiffres effarants.
Qui mieux qu’un nutritionniste peut expliquer cette tendance qui, en dépit de la gravité de la situation, continue à gagner du terrain?
«Il faudrait reconnaître que le monde a changé. Les enfants, tout comme les adultes d’ailleurs, se transforment en enfants gâtés, affectionnent ces sucreries, ces repas pris sur le pouce avec plein de sel et de graisse. C’est bon, c’est une vérité, mais le contenu est masqué par ce goût où les colorants et les additifs dangereux parce qu’impossibles à contrôler faussent tout».
L’habitude, la paresse, la rapidité du service, sont entre autres des arguments qui forcent la main et éclipsent les bonnes intentions et promesses. On jure que c’est juste une exception, mais on se laisse convaincre par la proximité du traiteur, le gain de temps et le moindre effort pour se laisser aller. Toutes ces sucreries et cette graisse où pensez-vous qu’elles vont?
On finit par être en surpoids. L’obésité gagne progressivement du terrain, les maladies s’installent.
D’après les chiffres donnés, les premiers touchés, avec dès 2022-2030 à l’échelle mondiale, sont les garçons de 5 à 14 ans !
Faute de conseils, d’encadrement adéquat, on perd progressivement pied. L’obésité s’est emparée de ces êtres qui commencent à connaître leur douleur. «Je pense qu’il faudrait agir avec rigueur, poursuit notre interlocuteur, réglementer la publicité des aliments ultra-transformés, les jus où on permet la mise sur le marché de véritables poisons, obliger les fabricants à mettre en valeur les composants de leurs mixtures, qui sont actuellement indiqués avec des caractères si petits qu’ils sont illisibles, renforcer les infrastructures sportives et opter pour l’éducation physique généralisée dès l’enseignement de base, mettre en valeur l’allaitement maternel, concevoir des programmes nutritionnels adaptés».
Nous avons commencé depuis quelque temps à relever des alertes du ministère de la Santé à propos d’un certain nombre de menaces. Il est inconcevable que ces alertes soient réduites à néant par des publicités qui vantent des produits en tous genres qui mettent à mal la santé des citoyens. D’où cette urgence de soumettre toute publicité intéressant des produits ou autres adjuvants alimentaires, de beauté, de mise en forme, etc. au visa du département de la Santé.
Parce qu’en fin de compte, c’est à ce niveau que se situera la pression sur le système de santé actuellement surchargé et que l’on s’évertue à redresser.
Tous ces efforts ne devraient pas être à la merci de ce genre d’agissements irresponsables.